Action Symbolique à Bruxelles
Le 24 février dernier, une coalition d’associations de la société civile et de citoyens a mené une action symbolique devant le siège de SOCFIN à Bruxelles. SOCFIN est un groupe agro-industriel belgo-luxembourgeois spécialisé dans la culture de palmiers à huile et d’hévéas (pour la production de caoutchouc) ; l’entreprise a des plantations dans une dizaine de pays africains et en Asie. L’entreprise veut assurer l’expansion de ces activités, pour pouvoir profiter de la demande accrue de l’huile de palme. Cette expansion se fait au détriment des droits sociaux et environnementaux des communautés et sans consultation adéquate ni consentement des communautés locales.
Les désaccords, voire les conflits entre des communautés locales et l’entreprise ou une de ses filiales furent documentés par de nombreuses ONG. Par exemple, en 2011 des ONG belges ont publié un rapport sur l’investissement de la filiale locale de SOCFIN, SAC Socfin Agricultural Company Ltd. (SAC), en Sierra Leone. Malgré l’opposition des communautés, qui se sont réunies dans l’organisation locale MALOA, à l’accord signé entre le gouvernement et SAC, l’entreprise a développé 12.000 ha de plantations. Le 4 février, 6 représentants de MALOA ont payé leur résistance à l’implantation de l’entreprise par une inculpation pour 5 et 6 mois de prison fermé, ce qui inquiète les défenseurs internationaux des droits de l’homme.
D’autres ONG ont documenté le non-respect des droits sociaux et environnementaux par l’entreprise dans d’autres pays, comme par exemple Greenpeace pour la déforestation au Cameroun et Green Scenery pour l’accaparement des terres en Sierra Leone. En 2010, via l’OCDE, des ONG ont porté plainte sur SOCAPALM, filiale camerounaise de SOCFIN, pour l’atteinte portée à l’espace vital des habitants, la privatisation de moyens de subsistance, l’accaparement de terres et même la violence. Le point de contact de l’OCDE en Belgique a pointé du doigt SOCFIN pour son manque de respect des principes directeurs de l’OCDE, ce que le groupe conteste. Le point de contact de l’OCDE en Belgique déplore que l’entreprise n’ait pas voulu entamer le dialogue avec l’OCDE sur cette question.
Cette politique de la chaise vide par SOCFIN est dénoncée par l’Alliance internationale des riverains des plantations SOCFIN/Bolloré, qui regroupe des représentants des communautés locales du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Liberia, de Sierra Leone, du Cambodge. L’alliance a tenté de résoudre pacifiquement les conflits entre les communautés et l’entreprise, mais SOCFIN n’a pas coopéré avec elle.