Nouvelles - Accaparement des terres / Agrocarburants – février-mars 2014

La nouvelle alliance du G8 sur la sécurité alimentaire et les engagements pris par des pays africains

 

En 2012, le G8 a lancé la “Nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition”. D’après le G8, la nouvelle Alliance se focaliserait sur une productivité agricole croissante et viserait à sortir 50 millions de personnes de la pauvreté. Les sociétés d’agro-industrie sont vues comme des acteurs clés pour réaliser ces buts et beaucoup de grandes sociétés sont impliquées dans cette alliance, tandis que les principaux producteurs de denrées alimentaires dans les pays africains, les fermiers familiaux, ne sont pas consultés.

 

Via l’Alliance du G8, le secteur privé a pu obtenir des concessions de gouvernements africains “habilitant” son investissement dans l’agriculture africaine. Dix pays africains ont accepté de changer des lois sur les semences, la terre et les taxes (plus de 200 engagements publics ont été pris) et même de mettre la terre à la disposition d’investissements commerciaux par de grandes firmes agro-industrielles. L’initiative du G8 a facilité des contacts entre l’agro-industrie et des décideurs politiques, tandis que les fermiers familiaux étaient exclus des discussions sur leur avenir.

 

Voici quelques exemples de ce à quoi des états africains se sont engagés sous l’initiative du G8. Le Malawi et le Ghana ont promis d’ouvrir des terres arables pour un investissement commercial à court terme. (Malawi 200.000 ha & Ghana 10.000 ha). L’Ethiopie a promis de modifier les lois agraires afin de faciliter des baux à long terme et le Mozambique facilitera des procédures pour acquérir de la terre. Le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, l’Ethiopie, le Ghana, le Mozambique, le Nigéria et la Tanzanie se sont tous engagés à changer leurs lois sur les semences. Ceci augmentera la dépendance des fermiers familiaux vis-à-vis des semences importées et empêchera l’innovation dans le traitement des semences chez soi. Le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Malawi, le Sénégal et la Tanzanie ont promis d’améliorer les services aux investisseurs, d’offrir des incitants fiscaux et de modifier des règlements dans le but de faciliter les investissements par de grandes sociétés d’agro-industrie.

 

Tout ceci risque d’augmenter l’accaparement de terres à travers le continent parce qu’il n’y a pas de sauvegardes pour protéger les droits fonciers de la population locale et, en particulier, des fermiers familiaux. Soumettre l’agriculture africaine à des sociétés étrangères obligera les fermiers locaux à acheter des semences et des engrais coûteux dans des marchés internationaux changeants. De plus, ceci mènera à la disparition des semences locales et par suite à la disparition de variétés locales de denrées alimentaires, en augmentant encore davantage le risque de la faim et de la pauvreté. Ainsi, au lieu de réduire la pauvreté et la faim, l’Alliance du G8 a des chances de produire l’effet opposé en Afrique, parce qu’elle livre le contrôle des ressources naturelles de l’Afrique à des sociétés étrangères et qu’elle n’empêche pas l’accaparement de terres qui met en danger la souveraineté alimentaire des populations locales.

 

Vous pouvez trouver ici plus d’informations sur les engagements des pays africains. (Uniquement en anglais)

 

Vous pouvez trouver ici plus d’informations sur l’implication de l’agro-industrie dans l’initiative du G8. (Uniquement en anglais)

 

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