ENI au Congo Brazzaville

 

De quoi s’agit-t-il ?

La compagnie ENI, dont l’Etat italien détient 30 % des actions, a signé en mai 2008 un contrat avec le gouvernement de la République Populaire du Congo pour la production de biocarburants destinés à l’exportation. Ces ‘Biocarburants’ produits à partir d’Huile de palme nécessitent l’abattage de 70 000 ha de forêt tropicale pour installer les plantations. ENI, pourtant «actuellement classée comme la plus respectueuse du développement durable des compagnies pétrolières au monde»[1], compte également extraire du pétrole sur 1790 Km2 du sol de la même région avec les mêmes techniques que celles qui se sont montrées hautement polluantes au Canada (Alberta). Et ce, dans un pays africain où la démocratie et les droits de l’homme ne sont pas encore réalités.

 

Selon Brice Mackosso de la Commission Justice et Paix de Pointe-Noire au Congo “la population locale qui souffre déjà des impacts du développement pétrolier n’a pas été correctement consultée sur les nouveaux projets. Ceci va à l’encontre des politiques d’ENI sur les droits de l’homme et sur l’environnement”1mentionnées dans le code éthique de l’entreprise.

 

En novembre 2009, Heinrich Böll Fund et ses partenaires du Congo et en Europe ont publié une étude qui montre que l’investissement planifié par ENI au Congo ne va pas dans le sens du développement de sources d’énergies durables. Le rapport révèle que, d’après les propres estimations d’ENI, la zone sélectionnée est composée de 50 à 70% de forêt tropicale et d’autres zones très fragiles sur le plan environnemental. “Ces investissements minent la réputation d’ENI en matière d’écologie. Ils mettent aussi en avant le coût environnemental et social d’un soutien continu aux investissements énergétiques à forte teneur en carbone et tournés vers l’exportation – en particulier dans des zones sensibles écologiquement avec un faible niveau de gouvernance” a déclaré Barbara Unmüssig, la Présidente de la fondation Heinrich Böll.

 

Amnesty International a déjà montré du doigt ENI pour ses agissements qui vont à l’encontre des droits de l’homme et d’une gestion durable de l’environnement[2] dans l’exploitation de pétrole au Nigeria.

 

NOTRE ACTION :

1. En République populaire du Congo :

 Soutenir les actions menées par les congolais

2. En Italie :     

Interpeller le gouvernement italien (actionnaire) sur les faits de la société ENI

Interpeller Monsieur Paolo Scaroni, administrateur-délégué à ENI, pour qu’il explique la cohérence entre le code éthique de la société ENI[3] et ses agissements sur le terrain.

3. A l’Union Européenne :

Interpeller des Députés européens italiens

Plaidoyer à un niveau plus global les membres du Parlement Européen et de la Commission Européenne pour une législation qui contraigne les compagnies européennes à produire et à importer des biocarburants, en Italie et en Europe, qui soient réellement durables et sont la production ne menace pas les droits à l’alimentation et à des conditions de vie décente des populations concernées et auxquels nos gouvernements se sont engagés.



[1] Communiqué de presse du 9 novembre 2009 d’organisations congolaises de défense des droits de

l’Homme et de leurs partenaires internationaux : Heinrich Böll Fund, Commission Justice et Paix-Congo BZV, Indigenous Environmental Network, CRBM, RPDH. Rapport complet : http://www.boell.de/downloads/091109_Energy_Futures_Congo_Oil.pdf

[2] ‘Nigeria: Petroleum, Pollution and poverty in the Niger Delta’, Amnesty International, juin 2009 http://www.amnesty.org/en/library/asset/AFR44/017/2009/en/e2415061-da5c-44f8-a73c-a7a4766ee21d/afr440172009en.pdf

[3] Codice Etico http://www.eni.com/en_IT/attachments/publications/corporate-responsability/general/Code-of-Ethics_23-10-08.pdf

 


Go back