Cancún COP16

Conclusions de la 16° conférence des Parties à la Convention sur le Changement Climatique (COP16)

 

La géopolitique du climat domine les négociations

 

Le premier enjeu était de réussir les négociations multilatérales, car c’est sur le processus-même de négociations multilatérales qu’avait échoué Copenhague. Le texte adopté, juridiquement non contraignant, contient des pistes de décisions sans garantir la suite du Protocole de Kyoto. Il ne contient pas de mesures suffisamment efficaces pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et atteindre l'objectif d’une augmentation de température globale inférieure à + 2° C. Mais le Fonds d’aide pour le Climat est acquis.

 

Tous les pays participants, sauf la Bolivie, ont approuvé un texte de 33 pages qui prévoit de remettre les décisions principales à la prochaine Conférence qui aura lieu en novembre 2011 à Durban (Afr. Sud). Le non aboutissement de ces négociations – malgré la feuille de route établie à Bali il y a 3 ans - s’explique du fait que la plupart des pays développés et émergents continuent à augmenter leurs émissions de GES. Leurs responsables politiques se tournent sans doute déjà vers un autre type de Traité orienté non plus vers le climat mais vers la biodiversité ou l’environnement,  et de type national et non multilatéral.

 

Par contre, les pays en développement comptent beaucoup sur le « Fonds Vert pour le Climat » pour «soutenir des projets, programmes, politiques des pays en développement». Il devrait permettre de verser aux pays en développement, en principe aux plus pauvres, des sommes croissantes devant atteindre cent milliards de dollars (€ 76bn) par an en 2020. La façon dont ce fond sera alimenté est restée sans réponse. Les pays occidentaux, surendettés, ne seront pas en mesure de consentir un tel effort sur fonds publics ; ils cherchent donc des sources alternatives mais celles-ci intéressent aussi d’autres budgets nationaux. Par contre, la gestion du Fonds a été définie. Elle sera assurée par un comité d’administration composé paritairement des pays en développement et de pays développés, mais pendant les 3 premières années, ce serait la Banque Mondiale qui en assurerait la gestion.

 

Le texte pose aussi les bases d'un mécanisme pour réduire la déforestation qui est responsable d'environ 15 % à 20 % des émissions globales de GES. L’objectif est de «ralentir, arrêter et inverser la perte du couvert forestier», avec «la participation» des parties impliquées dans la gestion de la forêt, dont les populations autochtones. Mais les mécanismes de contrôle ne sont pas prévus et le financement demeure imprécis.

 

Deux dernier acquis, l’examen des objectifs climatiques en 2015 afin de déterminer s’il est nécessaire de s’engager à limiter le réchauffement global en-dessous de 1,5 °C et le suivi des promesses faites par les nations pour le climat sur base de données qu’elles fournissent elles-mêmes et sans sanction prévue.

 

            Comme le dit la commissaire européenne à l’Action pour le Climat, Connie Hedegaard: ‘C’est un réel progrès, mais il est aussi juste de dire que nous avons encore un chemin long et difficile à parcourir.’ (Orig.: "It is real progress, but it is also fair to say that we have a long and challenging journey ahead of us.")

 

 (Extrait de : Mise à jour pour le Groupe Souveraineté Alimentaire AEFJN    Décembre 2010)

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