1405 Nourriture et agriculteurs : lorsque les partenariats public-privé deviennent des prises de contrôle par des entreprises
D’aprèsun rapport de ‘World Development Movement’ (Mouvement mondial pour le développement), l’initiative du G8 pour la sécurité alimentaire et la nutrition favorisera les intérêts de l’agro-industrie extractive en Afrique aux dépens des agriculteurs familiaux. Les pays africains qui s’inscrivent pour l’initiative sont exhortés à changer leurs politiques afin de recevoir de l’aide financière du G8. Les changements de politique requis favorisent l’expansion d’activités en Afrique des compagnies impliquées dans l’initiative du G8, via des partenariats public-privé.
Ces compagnies sont intéressées à se procurer des matières premières agricoles afin d’assurer la manufacture de leurs produits alimentaires. D’autres compagnies impliquées s’intéressent à accéder à de nouveaux marchés ou à s’en emparer pour vendre leurs produits ; il s’agit spécialement des producteurs de graines hybrides, d’engrais et de pesticides. La souveraineté des semences et l’accès à la terre des agriculteurs familiaux sont mises en danger par l’initiative du G8, parce qu’elle risque d’amplifier le phénomène d’accaparement des terres, à cause duquel beaucoup d’agriculteurs familiaux à travers l’Afrique ont perdu des millions d’hectares de terre cultivable au cours des dernières années. Le G8 demande même aux pays africains de réformer leurs lois agraires de telle sorte que la terre puisse être acquise aisément par des compagnies étrangères.
Par ailleurs, les gouvernements africains sont priés de réformer les systèmes commerciaux de manière à faciliter l’entrée de ces compagnies en Afrique. De plus, les pays africains devraient s’engager à ne pas imposer de restrictions à l’exportation ; cependant, ceci est très problématique pour des pays affrontés à des manques de nourriture à un certain point.
Jusqu’à présent, 10 pays africains ont adhéré à l’initiative: le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, l’Ethiopie, le Ghana, le Malawi, la Mozambique, le Nigéria, le Sénégal et la Tanzanie. Selon le Mouvement de développement mondial, cette initiative peut être considérée comme « une nouvelle vague de colonialisme », spécialement si l’on prend en compte les corridors de croissance agricole, qui sont des zones délimitées pour l’agro-industrie afin de faciliter l’extraction de matières premières agricoles. Comme le disait le représentant du réseau d’agriculteurs d’Afrique occidentale : les agriculteurs familiaux ont besoin de partenariats réels : un partenariat public – paysan.
Source: Think Africa Press (Uniquement en anglais)