1503-1502 Remise en cause des lois foncières et semencières (GRAIN)
“LA MELEE ET LA PARTITION DE L’AFRIQUE’’
La mêlée et la partition de l’Afrique n’est pas un événement unique qui a pris place dans l’histoire des relations économiques entre l’Europe et l’Afrique ; c’est en fait la caractéristique sous-jacente. Bien que le nom ait été changé en coopération au développement et que le modus operandi soit devenu plus scientifique et plus subtil, l’impact négatif sur l’Afrique est en augmentation.
Lors du Briefing de développement à Bruxelles le 18 février 2015, le représentant de DEVCO (Développement et coopération) a déclaré sans équivoque que l’agriculture est le point focal de la coopération au développement entre l’U.E. et les pays ACP. Au niveau superficiel, ceci semble plausible, mais à un niveau plus profond et plus pratique, il pourrait être utile de demander quelle sorte d’agriculture est proposée dans la soi-disant coopération au développement. Est-ce une agriculture qui fournira de la nourriture au peuple africain et améliorera le niveau de vie des ruraux africains, ou une agriculture qui fournira une source plus abondante et plus facile de matières premières pour les agro-carburants européens ? Est-ce une coopération qui serait respectueuse de l’environnement de l’Afrique et renforcerait la capacité des petits agriculteurs, ou est-ce une coopération qui cherche à remplacer les petits agriculteurs par des entreprises agro-industrielles européennes ?
Les acteurs principaux de la coopération au développement sont désespérément en train de changer les lois de la terre et des semences africaines. Qu’est-ce qui se cache derrière ce désespoir ? Quels intérêts sont servis par ces changements ? Est-ce l’intérêt de la majorité du peuple africain ou est-ce l’intérêt de la classe politique et des entreprises d’agro-industrie ? Quelles sont les conséquences socio-économiques pour l’Afrique ?
AFSA (Alliance for Food Sovereignty in Africa –Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique) et GRAIN ont publié récemment un rapport méticuleux, qu’il faut lire, qui expose les activités des différents acteurs dans leur coopération respective au développement. Le dénominateur commun entre eux est l’effort tacite qui vise à faire de l’Afrique la destination d’une source aisée de matières premières pour les entreprises européennes d’agro-industrie. Pour en savoir plus.
Source: GRAIN