Déclaration de la société civile ouest africaine sur la Signature des APE

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Les négociations sur l'accord de partenariat économique entre les pays d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et l'Union européenne (UE) semblent d’avoir abouti à un accord. Après la séance de négociation à Dakar (Sénégal) en janvier dernier, les deux parties, la CEDEAO et l'UE, ont terminé les discussions techniques et sont prêts à signer un accord. Les négociations ont duré plus d'une décennie et pendant ce temps la société civile a tenté d'empêcher cet accord en raison du désavantage que cela signifie pour les pays d'Afrique de l'Ouest et leurs populations.  

 

La société civile africaine de l'Ouest a dénoncé cet accord, car à travers cet accord l'UE peut étendre son marché vers les pays en développement, tout en donnant la priorité à la libéralisation du marché sur l'avenir des peuples africains. Bien que la concession de l'UE aux pays africains ait été de libéraliser 75% des échanges sur 20 ans Bien que la concession de l'UE aux pays africains a été de libéraliser 75% des échanges sur 20 ans, plutôt que les 80% sur 15 ans que Bruxelles voulait initialement, de l'autre côté, des pays comme le Ghana devront renoncer à d’importants fabricants tels que les textiles, les détergents, les métaux et les produits pharmaceutiques, qui sont cruciales pour son développement industriel.

 

Les négociateurs de la CEDEAO ont sacrifié leurs marchés nationaux et régionaux pour les produits européens, ce qui implique la disparition de l'industrie nationale avec la perte de milliers d'usines, d’emplois et surtout de toutes les perspectives de transformation de développement des économies d'Afrique de l'Ouest. En outre, la région a accepté 6,5 milliards € pour mettre en œuvre ses projets et programmes, lorsque le coût a été estimé à 9,5 milliards €. L'UE va donner cet argent à travers le Fonds européen de développement, qui dans le passé n'était pas accessible à de nombreux pays africains en raison de non-conformité aux obligations imposées par l'UE.

 

Par signer cet accord, les pays africains renoncent aux tarifs et taxes à l'exportation, qui sont essentiels pour le budget de l'Etat, afin d'alimenter des politiques sociales comme la santé et l’éducation. Les pays renoncent également à la capacité de concevoir leurs propres politiques commerciales et de développement. La société civile ouest-africaine estime que ce nouvel accord implique des restrictions économiques qui faussent la capacité de concevoir leurs propres politiques commerciales et de développement. Il y aura une incidence sur le commerce régional avec d'autres régions d'Afrique empêchant le développement de l'industrie africaine. Toutes ces concessions des pays d'Afrique de l'Ouest auront des répercussions négatives sur les économies africaines, les moyens de subsistance et la vie des citoyens de l'Afrique de l'Ouest.

 

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