Les trafics d’armes en Afrique de l’Ouest

Le GRIP a réalisé une étude sur le trafic d’armes en Afrique de l’Ouest, se focalisant surtout sur les deux pays qui ont subi des conflits récemment, la Côte d’Ivoire et le Mali. Les conflits renforcent le trafic illégal des armes qui sont le « combustible » des conflits, un combustible presque inépuisable, car lorsqu’elles ne sont pas nécessaires dans un endroit, elles circulent grâce au trafic illégal et continuent à alimenter d’autres conflits dans d’autres lieux.

 

Les recherches de cette étude reprennent la période allant de 2009 jusqu’à nos jours où le trafic d’armes qui a été toujours fort dans la région s’est intensifié.

 

Pour que les armes aboutissent à la Côte d’Ivoire et au Mali, il faut qu’elles passent par d’autres pays (surtout dans le cas du Mali, un pays fermé). Les cargaisons proviennent souvent des pays voisins qui sont bien impliqués dans ce commerce illégal. Le Burkina Faso, mais aussi la Sierra Leone, a été un point charnière pendant des années. D’autres pays de la région tels que le Nigéria, le Sénégal et la Gambie sont en conflit interne avec des groupes armés ou criminels. Ceci favorise aussi le mouvement d’armes illicites. Même si le type de conflit et la situation de chaque pays sont différents, la prolifération des armes est commune à tous les pays en conflit. 

 

L’étude présente une vue d’ensemble sur les limitations des transferts d’armes actuellement en vigueur en Afrique de l’Ouest, incluant les derniers embargos. Comme souvent ce sont les groupes armés qui ont besoin d’armes, ils ne peuvent les obtenir qu’à travers le commerce illégal. La production d’armes artisanales et de munitions industrielles au Mali est devenue importante et a contribué à ce commerce illégal. La circulation d’armes d’un pays à l’autre et la prolifération d’armes légères qui s’en suit constituent un vrai problème de sécurité, non seulement pour le pays concerné, mais pour toute la région.

 

Comme c’est le cas dans d’autres régions, le trafic d’armes est souvent lié aux ressources naturelles. La Côte d’Ivoire payait ses armes avec les revenus du pétrole ; le Burkina Faso était payé en cacao ou diamants; au Mali les armes étaient payées avec l’argent du trafic de drogues et du trafic humain (otages occidentaux).

 

La responsabilité occidentale dans la prolifération d’armes dans la région est loin d’être négligeable. L’Amérique du Nord et l’Europe produisent et vendent des armes même à des régimes qui violent les droits humains, pendant qu’ils soutiennent des groupes armés qui luttent contre des régimes qu’ils voudraient voir disparaître. Pendant que des groupes armés dans une région sont considérés comme des « terroristes » par plusieurs états occidentaux, des groupes similaires dans d’autres pays sont soutenus par ces mêmes états, qui leur envoient même des armes.

 

Source: GRIP

 

Rapport: Côte d'Ivoire et Mali, au cœur des trafics d'armes dans l'Afrique de l'Ouest

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