1404 La “carte du milliard de dollars” sous apparence de bien
La Banque Mondiale a présenté un nouveau projet appelé “Carte du milliard de dollars” qui vise à aider les gouvernements africains dans leur recherche de ressources naturelles dans leur pays. Le projet essaie d’identifier ces ressources naturelles qui ne sont pas exploitées dans des pays africains, d’estimer la réserve de ces ressources aussi bien que la valeur qu’elles pourraient atteindre sur le marché. La Banque Mondiale considère que ce serait utile pour les gouvernements africains qui seraient mieux placés pour négocier et pour la société civile qui pourrait évaluer leur valeur en cas de transaction.
On estime que 30 pays d’Afrique sub-saharienne sont remarquablement riches en ressources naturelles et qu’ils détiennent 30% des réserves mondiales de ressources naturelles d’uranium, de platine, de diamants et d’or. De plus, le continent contient beaucoup de réserves de pétrole, de charbon et de gaz naturel. Malgré cette richesse, 50% de sa population vit sous le seuil de pauvreté. La Banque Mondiale veut renverser cette situation en créant une carte des ressources naturelles en Afrique, qui aiderait à mieux connaître la valeur réelle de leurs ressources naturelles, de sorte qu’ils puissent opérer de meilleures transactions dans leurs négociations.
D’après un rapport de 2013 de ‘Global Financial Integrity’ (intégrité financière mondiale), des pays africains ont perdu entre 600 et 1400 milliards de dollars dans des transferts de ressources au cours des 30 dernières années. Cependant, ce n’est pas uniquement le manque d’informations qui fait perdre des millions de dollars chaque année, mais un ensemble de problèmes causés entre autres par un manque de transparence dans les négociations, un système fiscal injuste, les abus des sociétés transnationales qui opèrent dans des pays en développement, la corruption ou des infrastructures inadéquates.
La Banque Mondiale a l’intention de promouvoir le développement des pays africains par de meilleures transactions entre gouvernements africains et sociétés transnationales qui exploitent leurs ressources naturelles. Cependant, le développement ne sera pas produit par de meilleures transactions et davantage de revenus, mais par une transformation de leur productivité. Les pays africains ne peuvent être uniquement la scène de l’exploitation de leurs ressources naturelles, mais ils doivent devenir le lieu de la transformation de leurs ressources pour créer une industrie solide et augmenter le nombre d’emplois et les services nationaux. Augmenter la circulation d’argent entre les pays africains n’est pas la solution pour un projet ambitieux de développement en Afrique, mais un échantillon d’avarice.
Source: Think Africa Press