
Ressources naturelles et responsabilité sociale : un pas en avant important
Shell Nigeria, la plus grande société d’exploitation du pétrole et du gaz dans ce pays, a été condamnée pour des dommages à l’environnement et des violations des droits humains résultant de ses activités. La Cour du District de La Haye a récemment statué que ‘Shell Petroleum Development Company’ du Nigéria était responsable de dommages et a ordonné une compensation. Cette sentence peut être interprétée comme un succès vers l’ouverture d’avenues futures pour pénaliser des multinationales quand elles sont responsables de dommages à l’environnement et d’autres violations.
Des sociétés transnationales et extractives opèrent en Afrique avec une impunité presque complète et sans souci d’être punies pour leurs pratiques irrégulières. La croissance économique de l’Afrique a été privée de revenus provenant de ses ressources naturelles et, dans de nombreux cas, des sociétés étrangères ont évité leurs responsabilités pour les dommages causés à la société et à l’environnement. C’était le cas de Shell Nigeria qui, après avoir été exempte dans de nombreuses occasions, a été finalement condamnée à une compensation pour un cas où un fermier avait été affecté par le déversement de pétrole sur son terrain.
Avec la responsabilité des transnationales, il vaut la peine de noter que certains gouvernements africains ont pris des mesures insuffisantes pour garantir une exploitation correcte de leurs ressources naturelles aussi bien que la protection de la population. Les droits à la santé, à l’accès à l’eau, au logement, aux conditions de travail ou à l’environnement ont été violés systématiquement par des multinationales. Les gouvernements devraient établir un cadre de régulations capable de rendre les entreprises responsables de leurs actions.
Suite à leurs engagements sous la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, les gouvernements africains devraient assurer un plan détaillé et précis sur les activités de la société et vérification de la prise des décisions financières, pour renforcer les lois et les règlements qui protègent le bien-être économique, social et environnemental. On attend également des sociétés transnationales qu’elles se conforment aux meilleures pratiques de l’industrie. Cependant, les gouvernements africains sont co-responsables s’ils ne font pas appliquer les lois nationales et les conventions internationales qui empêchent l’impunité de ces sociétés. Il semble que cela a été le cas des règlements nigérians au sujet de l’industrie pétrolière.