L’ONG Suisse TRIAL accuse la multinationale Argor

Les faits de ce cas sont liés à la responsabilité de la compagnie suisse Argor-Heraeus, qui a traité 3 tonnes de minerai d’or entre 2004 et 2005. Il semble que la compagnie avait acheté du minerai d’or en Ouganda et que l’origine du minerai provenait de pillages par des groupes armés à l’ouest de la République démocratique du Congo. Avant 2004, une compagnie sud-africaine avait acheté ce minerai d’or, mais la compagnie avait cessé lorsqu’elle avait découvert que l’or provenait de pillages d’origine illicite ou criminelle, ce qui est considéré comme un crime de guerre parce qu’il contribue à financer des groupes armés.
Entre 2004 et 2005, Hussar, une compagnie britannique basée à Jersey, paradis fiscal connu, a acheté de l’or provenant d’un groupe rebelle. Cet or avait été acheté en Ouganda à des groupes rebelles et envoyé en Suisse pour être raffiné par Argor-Heraeus, un des plus grands fondeurs du monde. A cause de cela, en 2006, un rapport de l’ONU avait désigné Argor comme co-responsable du blanchiment de l’or provenant d’une origine illicite.
La représentation suisse à l’ONU a réagi très fort contre ces accusations et a évité les sanctions en prétendant que la compagnie ne connaissait pas l’origine illicite. Les diplomates défendaient la transparence de la compagnie et niaient que la compagnie ait jamais fait aucun paiement à des groupes rebelles. Cependant, la revue Rue89, avec l’ONG TRIAL, a rouvert le cas en donnant des preuves publiques qui montrent que la compagnie connaissait l’origine criminelle de l’or.
Comment est-il possible qu’une des compagnies de raffinerie les plus réputées du monde puisse ignorer cette origine ? Ce manque de connaissance suffit-il à éviter la responsabilité ? Maintenant, la justice suisse a accepté un procès au pénal contre Argor et sa responsabilité de blanchiment d’argent obtenu à partir de ce minerai d’or.