1407 1408 Nouvelles du groupe de travail sur le commerce – Juliet-Août
- L’Afrique de l’Ouest a paraphé l’APE régional à Ouagadougou
La Communauté économique des états d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la Commission Européenne sont en train de parapher l’accord de partenariat économique CEDEAO-UE à Ouagadougou, au Burkina Faso. Sur cette base, la Commission préparera ses propositions pour la signature de l’accord. L’accord couvre les 16 pays de la région d’Afrique de l’Ouest aussi bien que leurs organisations régionales. Il établit un partenariat à long terme basé, entre autre choses, sur les droits de douane communs de la CEDEAO et le programme de développement de l’APE. Le fait de parapher cet APE permettra à la Côte d'Ivoire et au Ghana, dont l’accès libre à l’UE doit expirer le 1er octobre 2014, de revenir à l’Annexe I de la réglementation de l’accès au marché, qui énumère les bénéficiaires de l’accès libre à l’UE, pendant que ces pays passent à la signature et la ratification. Le Réseau économique de Justice du Ghana (EJN) condamne sans équivoque la décision des dirigeants d’Afrique de l’Ouest d’approuver la signature de l’APE.
2. Appel aux organisations de la société civile et aux élus, en Europe et en Afrique
Le 10 juillet 2014, à Accra, capitale du Ghana, les 16 chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest ont signé un projet d’accord dit de partenariat économique entre l’Union européenne (UE) et les 15 Etats de la CEDEAO (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) plus la Mauritanie. Il s’agit en fait d’un accord de « libre-échange » visant à supprimer 75% des droits de douane sur les importations venant de l’UE et à limiter leur politique commerciale au-delà des exigences de l'OMC. Cet accord, s’il est ratifié par le Parlement européen, sera un désastre pour les peuples d’Afrique de l'Ouest mais aussi pour ceux de l’Europe. Il résulte de pressions exercées par les firmes multinationales européennes, au service desquelles s’est mise la Commission européenne, parvenant à entrainer des chefs d’Etat africains qui sont restés insensibles devant les mises en garde répétées de leurs sociétés civiles, mobilisées depuis 14 ans. La societe civile appel a le Parlement européen ne doit pas ratifier l’accord « de partenariat » entre l’Europe et l’Afrique de l’Ouest.
3. Les négociations de l’APE de l’U.E. avec la Communauté de développement de l’Afrique australe: mise à jour de juillet 2014 update
Le 15 juillet 2014, les négociations de l’APE furent conclues avec succès en Afrique du Sud. Ceci devrait remplacer l’APE provisoire signé par l’UE et le Botswana, le Lesotho, le Mozambique et le Swaziland en juin 2009. Et accord ne fut jamais ratifié. L’APE est un accord général avec tout le groupe d’APE de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), y compris l’Afrique du Sud, bien que le commerce entre l’UE et l’Afrique du Sud soit gouverné par l’accord de commerce, développement et coopération (TDCA). Le processus de négociation avec le groupe SADC a été un processus assez complexe, à cause de la position spéciale de l’Afrique du Sud et de son rôle à l’intérieur de l’Union douanière d’Afrique australe. En particulier, l’Afrique du Sud, étant le facteur économique dominant dans la région et un pays exportateur important et compétitif, notamment pour les produits agricoles, ne recevrait pas le traitement offert aux autres pays : accès totalement libre de droits et de quotas.
4. Cameroun - APE : Ces accords suicidaires que le Parlement autorise
Le Parlement camerounais a autorisé le OK de ratification des accords de partenariat économique qui a cours en ce moment, au désavantage de l’économie nationale qui n’est pas encore prête à s’arrimer au principe du libre-échange. Il s’agit du projet de loi portant ratification des APE. L’Association de défense des intérêts collectifs souligne que la ratification en l’état actuel de l’accord serait un véritable suicide pour l’économie camerounaise. L’APE intermédiaire signé par le Cameroun reste incomplet et ne préserve pas l’intégration régionale vers laquelle les pays d’Afrique centrale veulent aller. Le déséquilibre entre les deux parties ne favorisera en rien une véritable éclosion de l’économie sous-régionale. Bien au contraire, c’est l’Union Européenne qui gagnera grandement dans l’opération.