Nouvelles Commerce - Février 2012
Aucun progrès à l’OMC
La Conférence ministérielle à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) en décembre 2011 s’est terminée sans aucun résultat significatif. Les participants à la Conférence n’ont pu se mettre d’accord pour un ordre du jour précis pour l’OMC au cours des deux prochaines années. Aucun progrès n’a été fait pour le Cycle de Doha ni pour ce qui devrait être inclus dans le soi-disant “paquet de récolte précoce”[1] Aucun accord n’a été trouvé non plus sur la question des subsides pour le secteur du coton. Des pays africains, en particulier le Mali, le Bénin, le Burkina Faso et le Tchad souffrent de la concurrence déloyale sur le marché mondial du coton, causée par les subsides des Etats-Unis et de l’UE à leurs planteurs de coton. Au cours des dernières années, les pays africains ont tenté à plusieurs reprises de faire avancer la question, mais malheureusement sans aucun résultat.[2]
Discussion de la date limite pour les APE au Parlement Européen
Le 25 janvier, le comité pour le commerce du Parlement Européen a discuté pour la première fois la date limite de janvier 2014 pour les négociations sur les APE[3]. David Martin, du groupe des Socialistes et Démocrates (S&D) sera le rapporteur pour le Parlement Européen. Le groupe S&D a fait remarquer que la date limite est une question très politique et pas seulement technique, et il a averti que l’UE doit considérer très soigneusement s’il est réellement raisonnable de mettre fin à l’accès exempt de droits et de quotas aux marchés européens pour les pays non consentants. Le groupe S&D a aussi fait remarquer les conséquences particulièrement rudes pour des pays comme la Namibie, qui ne pourraient compter au moins sur le schéma du Système généralisé de préférences (SGP)[4].
Yannick Jadot, des Verts français, a admis que c’était en fait une question très politique et il s’est demandé si la Commission a l’intention de sanctionner les pays ACP qui n’y consentiraient pas. Il a insisté sur le fait que la question doit être traitée au cas par cas et il a demandé que la Commission présente une explication détaillée pour chaque pays auquel elle ne veut plus accorder l’accès libre de droits et de quotas au marché européen, en détaillant clairement les raisons de cette décision.
Helmut Scholz, de la gauche allemande, a souligné qu’il faut trouver une solution satisfaisant les besoins et les intérêts des deux parties de la négociation et que la date limite n’est pas une réponse réelle aux problèmes existants.
Alors que ce premier tour de discussion au Parlement Européen était positif, il faut noter que la majorité conservatrice du Parlement Européen n’a même pas participé à la discussion, montrant clairement par là qu’elle n’est pas du nombre de leurs priorités. Lors de la dernière phase du débat, il y a des chances qu’ils se rangeront du côté de la Commission Européenne et qu’ils soutiendront sa proposition d’une date limite en janvier 2014.
Thomas Lazzeri
[1] Pour plus d’informations sur le paquet de récolte précoce, voyez aussi les Nouvelles du commerce – septembre 2011 à http://www.aefjn.org/index.php/info-391/articles/nouvelles-commerce-septembre-2011.html
[2] Pour plus d’informations sur la question, lisez aussi Les subsides occidentaux pour le coton mettent les fermiers africains en danger à http://www.aefjn.org/index.php/materiel-392/articles/les-subsides-occidentaux-pour-le-coton-mettent-les-fermiers-africains-en-danger.html .
[3] Voyez aussi L’UE veut forcer les pays ACP à signer les APE à http://www.aefjn.org/index.php/materiel-392/articles/la-commission-europeenne-veut-forcer-les-pays-acp-a-signer-les-ape.html
[4] Pour plus d’informations sur le SGP, voyez aussi L’UE veut forcer les pays ACP à signer les APE.