RSE Mise à jour - Octobre 2012

Procès contre Shell aux Pays-Bas

En mai 2008, quatre pêcheurs et fermiers nigérians des villages de Goi, Ikot Ada Udo et Oruma, en conjonction avec Amis de la Terre aux Pays-Bas / Défense du milieu, ont intenté un procès contre Shell Nigeria et sa maison mère aux Pays-Bas.[1] Après plusieurs délais, les deux parties ont été entendues au tribunal à la Haye le 11 octobre. Le verdict du procès est attendu pour le début de 2013.

 

La richesse du pétrole du Ghana n’atteint pas les pauvres

Deux ans après que le pétrole a commencé à couler au Ghana, les Ghanéens ordinaires se demandent où va l’argent du pétrole. Le gouvernement dit que jusqu’à présent il n’y a pas eu beaucoup de revenus provenant du pétrole, et des analystes disent que l’argent qui arrive n’atteint pas les pauvres. De vastes réserves de pétrole ont été découvertes au Ghana en 2007, et la production a commencé il y a presque deux ans dans le ‘Jubilee Oil Field’ (champ pétrolifère Jubilé) au large de la côte occidentale du Ghana. En 2011, sa première année de production, Ghana a rentré environ 444 millions de dollars – ce qui n’était que la moitié du revenu attendu. Le Ministre des finances prévoit que le revenu du pétrole du Ghana n’augmentera pas de manière significative avant 2014 ou 2015, lorsque la production devrait atteindre des sommets.

Le revenu du pétrole est partagé entre la société pétrolière nationale pour financer sa part des opérations dans le champ, un investissement et un fonds d’épargne, et le montant annuel de financement du budget, qui peut être utilisé dans l’année courante.

En 2011, des documents du gouvernement montrent qu’environ 167 millions de dollars du revenu du pétrole sont entrés dans le budget annuel – et seulement un pourcentage de cette somme dans les services sociaux.

 

Angola: Cabinda, riche en pétrole n’en est que plus pauvre

Le pétrole a transformé l’Angola d’après-guerre en une des économies à la croissance la plus rapide du monde et Cabinda, qui produit une moyenne quotidienne de 500.000 barils, est la source de presqu’un tiers de ses exportations très lucratives. Chevron, le géant américain de l’énergie, qui travaille en Angola en tant que Cabinda Gulf Oil Company, est en Angola depuis les années 1970 et dirige toutes les opérations dans l’enclave. Mais, malgré tout l’or liquide et le développement qui y est associé, Cabinda demeure une des régions les moins développées de l’Angola.

Une grande portion de la population vit dans des huttes de bois, sans eau courante ni électricité, et, au-delà de la capitale provinciale, il y a peu de routes bitumées et les services de santé sont limités.

Le nombre élevé de travailleurs étrangers du pétrole qui passent par Cabinda a créé une économie fausse, en faisant monter les prix, qui étaient déjà élevés parce que ses importations doivent venir des Congos voisins par la route.

Les coûts pour l’environnement semblent aussi être en augmentation : des pêcheurs se plaignent qu’ils doivent aller très loin pour trouver une prise décente parce que la mer n’a plus de poissons, à cause des fuites de pétrole.

 

Les sociétés pétrolières essaient de miner la transparence des revenus

« American Petroleum Institute (API) » (Institut américain du pétrole), un groupe de pression représentant des sociétés telles que BP, Exxon, Chevron et Shell, et d’autres organisations de lobby pour des grandes entreprises ont entamé une action judiciaire contre la Commission des opérations de bourse (SEC). Ils mettent en question la Section 1504 de Dodd Frank Act et les règles de SEC qui exigent des sociétés pétrolières, gazières et minières de dévoiler annuellement leurs paiements aux gouvernements, par pays et pour chaque projet[2]. Le procès est principalement une tentative de retarder l’application de Dodd-Frank et il montre jusqu’où les sociétés pétrolières sont disposées à aller afin de ne pas avoir à dévoiler leurs paiements.

Thomas Lazzeri

 

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