Ouverture de COP 17 à Durban
Ce 28 novembre, la conférence pour le climat, la COP 17, s’ouvre à Durban jusqu’au 9 décembre 2011. L’Afrique, victime du réchauffement climatique sans en être responsable, accueille la conférence.
2012 marque l'arrêt des engagements chiffrés prévus par le Protocole de Kyoto afin de lutter contre les changements climatiques. De nouvelles obligations doivent être négociées à l'échelon international pour prolonger l'impulsion de Kyoto.
Or il n’y aura pas de Post-Kyoto avant 2015. L’Union Européenne joue donc un rôle crucial pour obtenir un prolongement du Protocole de Kyoto entre 2012 et 2015. Car s’il n’y a pas d’engagement à limiter l’augmentation des températures à +2°C, elles pourraient augmenter de +4°C avec des conséquences désastreuses pour les populations, l’environnement et l’économie.
Les exigences vis-à-vis des USA et de la Chine, non signataires de Kyoto, ne sont pas les mêmes car l’historique économique et les émissions de Gaz à effet de serre (GES) par habitants sont différents. Les Etats-Unis sont industrialisés et émettent beaucoup de GES. Tandis que la Chine est un pays émergent (c-à-d économiquement développé depuis peu) qui, même si au total il émet plus de GES que les USA, en comparaison avec le nombre d’habitants, les émissions de GES par chinois sont inférieurs à celles des habitants des USA et même des européens.
Les pays en développement demandent un financement pour les aider à s’adapter au changement climatique, sinon, ils ne signeront pas d’accord. Ils refusent que la Banque Mondiale soit la gérante de ce fonds vert d’adaptation à cause de son manque de transparence et de la mainmise des pays occidentaux.
Plus rapide que l’UE, la Chine a saisi l’opportunité de l’économie verte. Elle a déjà beaucoup investi mais le danger est qu’elle n’en fasse qu’une source de revenu par l’exportation.
Le Groupe Inter gouvernemental d'Experts sur le Climat (GIEC) a publié le 18 novembre 2011 un nouveau rapport dont le résumé à destination des décideurs politiques devrait mettre la pression. En effet, les conclusions sont graves. La science confirme que les phénomènes climatiques extrêmes ont augmenté et qu’il faut gérer dès maintenant le changement climatique tant qu’il est encore économiquement et socialement réalisable d’y faire face et de diminuer l’augmentation des températures en diminuant les émissions de Gaz à effet de serre (GES).
Les risques de sécheresses augmenteront dans le sud du continent africain et d’autres régions du monde, dont en Europe. Une analyse des phénomènes naturels extrêmes qui ont eu lieu ces dernières années montre que 95% des victimes habitent dans les pays en développement. Malgré les alertes précédentes, les émissions de GES s’accélère encore. 2010 a même battu un nouveau record de croissance des émissions mondiales.
Ce rapport, rédigé par 220 scientifiques issus de 62 pays, précise l'amplitude des modifications du climat présent et futur. Il apporte un éclairage interpellant sur ses conséquences potentielles futures.
« Si on n’agit pas pour juguler le réchauffement climatique, notre terre va devenir invivable. Tous les systèmes naturels seront affectés : espèces animales menacées, rendements agricoles en baisse, inondation du Delta du Nil sur une zone où vivent dix millions d’habitants… » déclare Jean-Pascal van Ypersele, vice-président du GIEC qui a reçu le Prix Nobel de la Paix en 2007 et qui a depuis longtemps tiré la sonnette d’alarme.
Le rapport Bridging the Emissions Gap du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE, la voix de l'environnement au sein des Nations Unies) souligne la nécessité d’améliorer l'efficacité énergétique et d’accélérer l'introduction des énergies renouvelables. Cette étude a passé en revue 13 scénarios permettant tous de réduire les émissions de gaz à effet de serre pour atteindre l'objectif de 2 degrés d'ici 2020. Cependant, cela pose question quant aux impacts socio-économiques dans les secteurs agricole et forestier générés par l’utilisation massive de la biomasse comme source d’énergie renouvelable. (Pour lire le rapport « Combler l'écart en matière de réduction des émissions pour atteindre l'objectif des 2°C» : http://www.unep.org/newscentre/Default.aspx?DocumentID=2659&ArticleID=8955&l=fr )
A Durban, les gouvernements doivent :
1. décider de l'avenir immédiat du Protocole de Kyoto,
2. définir, à plus long terme, la voie vers un accord mondial à caractère contraignant sur le climat,
3. lancer le réseau institutionnel convenu pour aider les pays en développement à faire face au changement climatique,
4. définir une voie pour assurer le financement à long terme de tout cela.
Plus d'info:
Site Internet de la Conférence de Durban : http://unfccc.int/portal_francophone/items/3072.php
Un front commun des communautés religieuses d’Afrique et du monde détient un secrétariat et un site Internet : http://www.cop17faithcommunities.org.za/index.html
“Addressing Poverty, Wealth and Ecology”, une consultation en Europe organisée par la Conference des Eglises d'Europe (CEC) et le Conseil Mondial des Eglises (WCC) en collaboration avec les Eglises d'Hongrie s'est achevée le 12 novembre. Y a été adopté la déclaration finale, Budapest Call for Climate Justice. [more]