Prix des matières premières agricoles
Deux ans après la dernière crise alimentaire, l'inflation alimentaire est de retour. Le prix des céréales et du sucre affectent les pays africains. Au Mozambique, des émeutes ont éclaté après la décision du gouvernement d'augmenter le prix du pain de 30%.
En Europe, le scandale de la spéculation sur le cacao par Armajaro en juillet et la forte hausse des prix du blé conduisent l’Europe à durcir les règles principales de commerce de matières premières. Bruxelles présentera de nouvelles normes, à l'occasion de la prochaine révision des marchés d'instruments financiers ou MIF, en 2011 en faveur des réformes. La France est susceptible d'utiliser sa présidence du G20 pour promouvoir une réforme des marchés des matières premières.
La société civile européenne réclame une nouvelle Politique Agricole et Alimentaire Commune pour une régulation, des prix équitables, des modes de production durable,...
Cacao
À la mi-Juillet, une société américaine négoce de matières premières, Armajaro, a tenté d'accaparer le marché du cacao à Londres en prenant livraison de 7% de l'offre mondiale à un moment où les prix étaient au niveau le plus élevé depuis 32 ans, 3,200 $ la tonne (£ 2,077. Cette spéculation a mis en colère les industriels européens qui craignaient que cette prise de stock n’entraîne des prix encore plus élevés.
Cet
événement eu lieu alors qu'un nouvel accord international sur le cacao était négocié lors de la conférence des Nations unies.
Il remplacera l'actuel accord à partir de 2012.
Ce
traité contient une définition précise des objectifs d'une économie cacaoyère
durable et la promotion de projets de développement. Et, surtout, il
renforce la transparence du marché. Aujourd'hui, les
pays membres doivent ratifier le traité. Les
pays ont convenu de créer une commission économique qui se penchera sur des
données statistiques, la consommation, la production, les stocks et tout ce qui
contribue à la détermination des prix. Pays
producteurs et consommateurs, organisations non gouvernementales (ONG) et le
secteur privé seront représentés au sein du comité. Le cacao ne
devrait plus appartenir aux gouvernements seuls.
De leur côté, la Côte d’Ivoire et le Ghana tentent d’arrêter une stratégie commune afin de peser véritablement sur le marché avec leur part de 60% dans la production mondiale du cacao. Plus d'un million de paysans du Ghana cultivent le cacao qui représente entre 17 à 20 pour cent des revenus des petits exploitants et 5,5 pour cent du produit intérieur brut. En Côte d’Ivoire, ce sont 600 producteurs qui font vivre directement ou indirectement 6 millions de personnes avec une production annuelle de 1.200.000 tonnes équivalent à 40 pour cent des recettes et à 15 pour cent du produit intérieur brut. Au Ghana les prix sont stabilisés alors qu’ils sont libéralisés en Côte d’Ivoire.
Café
Les prix du café sont à un niveau élevé de 12 ans et les stocks mondiaux à leur plus bas niveau depuis une décennie.
Sucre
Le prix du sucre a atteint un sommet de 29 ans en février, mais avant de retomber brusquement. Cependant, début septembre, le Brésil - premier producteur mondial de sucre - a mis en garde sur les récoltes qui peuvent être plus faibles que prévu en raison du temps sec et le prix est remonté à son niveau plus haut depuis mars.