1429 raisons d’espérer pour la Paix
La résolution du Conseil de sécurité de l'ONU adopté le 27 Septembre forces le régime de Bachar al-Assad de détruire tous ses stocks d'armes chimiques. Cette résolution met fin à une période de tension dans lequel le président Obama a suggère que la communauté internationale avait l’obligation morale d’envahir la Syrie pour libérer sa population. L’argument de réclamer justice pour les victimes est démagogique alors qu’il y a en même temps des milliers de victimes de l’injustice économique.
Les Syriens souffrent de la tyrannie d’une dictature qui commet des abus et des crimes contre la dignité du peuple. Cependant, les Syriens ont souffert de la même terreur depuis des années et aucun des pays occidentaux ne l’a considérée comme tellement importante alors qu’ils tiraient des profits de leur relation commerciale. Qu’est-ce qui a changé au cours des dernières années pour motiver cette attaque urgente? Quels sont les intérêts économiques de tous ces pays qui considèrent maintenant comme justifiée une intervention militaire?
Le Pape François a lancé un appel angoissé pour la paix dans la région, en invitant toute la terre à être ouverte aux autres, à entendre ceux qui sont dans le besoin et à négocier pour surmonter la confrontation. Dans le même esprit, il appelle la communauté internationale à promouvoir des initiatives de paix basées sur le dialogue. Les paroles de Jean XXIII dans Pacem in Terris retrouvent leur valeur, quand il demandait un nouvel ordre international qui établirait de nouveaux liens entre les nations, basés sur la Justice et la Paix.
La pauvreté et l’injustice économique sont la cause de la plupart des conflits armés. Les offenses à la dignité humaine ne peuvent être surmontées que par un engagement de la communauté internationale à promouvoir de nouvelles structures qui établissent de nouveaux modèles économiques. Autrement, des accords économiques qui essaient d’élargir la position hégémonique de sociétés multinationales dans les pays en voie de développement sont inutiles pour une nouvelle culture de paix. L’argument de l’Occident de réclamer la justice pour les victimes d’une attaque chimique est démagogique, alors qu’en même temps il y a des milliers de victimes de l’injustice économique créée par les accords commerciaux occidentaux.
Souvent, la puissance et l’intérêt économique des pays développés exercent sur la population africaine un impact qui provoque plus de destruction dans leur vie que des attaques militaires. Dans de nombreux cas, les conditions du commerce détruisent les entreprises et forcent ces pays à n’être que des exportateurs de matières premières, et l’exploitation du pétrole et des ressources naturelles dans les pays africains pille les ressources vitales de beaucoup de personnes, avec la destruction de terres fertiles et la perte de la biodiversité. Si nous pouvions quantifier le nombre de victimes qui meurent chaque jour en Afrique suite à l’injustice économique, les nations occidentales devraient probablement chercher d’autres arguments pour défendre leur intervention militaire. Mais les pays développés préfèrent détourner leur regard.
La communauté internationale doit réfléchir et établir de nouveaux espaces de dialogue où la cible serait les intérêts de la population africaine et non l’intérêt économique de quelques pays et entreprises. Une culture de paix doit être mise en relation avec une culture de solidarité où les pays en voie de développement auraient l’opportunité de s’occuper de leurs propres politiques économiques et où la justice sociale serait présente dans l’esprit des accords commerciaux internationaux.
Le conflit armé en Syrie, avec une lutte occulte entre les sociétés pétrolières de différents pays pour le contrôle du pétrole dans le pays, est une opportunité de planifier de nouveaux mécanismes de dialogue pour vaincre la pauvreté, au lieu d’une excuse pour imposer, non seulement les armes, mais un régime économique néolibéral. Comme le dit Caritas in Veritatis, c’est dans l’esprit de solidarité que nous avons à faire face aux difficultés actuelles, et à offrir 1429 raisons d’espérer pour lutter en faveur de la paix.
José Luis Gutierrez Aranda
Conseiller politique d’AEFJN