1505 L’Agenda de développement après 2015 de l’ONU

Ⓒ Spellbrand

La dignité inaliénable de la personne humaine est un principe central de la doctrine sociale catholique et c’est aussi le pilier de la Déclaration de l’ONU sur les droits de la personne. Cette dignité est aussi le substrat constant de tout l’effort pour orienter toutes les nations et tous les peuples vers la famille commune de la race humaine. Le respect de cette dignité doit donc imprégner toutes les interactions de toutes les personnes et entre toutes les personnes, quelles que soient leurs différences nationales, raciales, ethniques, économiques ou idéologiques, spécialement les interactions engagées ou contrôlées par l’ONU.

 

C’est sur ce noble piédestal de la dignité intrinsèque de la personne que l’ONU doit se tenir en commençant le discernement pour un agenda du développement après 2015 qui devrait viser à davantage de solidarité entre les nations du monde, face à tant de menaces envers notre existence commune en tant que race. Les plans de développement actuels qui ont commencé en 2000 avec leurs magnifiques objectifs de développement du millénaire sur lesquels un accord existait : allègement de la pauvreté, éducation, égalité des sexes et autonomisation des femmes, santé infantile et maternelle, réduction du VIH/sida et développement de partenariats globaux, ces plans prendront fin cette année. Le modèle économique capitaliste dépourvu de solidarité a fortement miné leur succès et il en résulte des inégalités économiques accrues [1]. Nous, à AEFJN, sommes enthousiastes de voir que les leçons apprises sont dûment appropriées dans l’établissement d’un agenda de développement après 2015.

 

La considération que l’agenda de développement après 2015 “s’applique à tous les pays et non seulement à ceux qui sont considérés comme toujours en développement’’ [2] est un pas dans la bonne direction. Au moins elle reconnaît le fait que les nations du monde ne peuvent se développer de manière optimale et durable que dans une relation dynamique d’interdépendance mutuelle et avec l’écosystème. C’est pour ainsi dire une reconnaissance d’un modèle plus universel de développement comme un besoin indispensable pour l’ère d’après 2015. Mais il y a des compréhensions divergentes du terme ‘universel’ dans ce contexte.

 

Les pays riches, pour la plupart, le voient comme le fait de ne laisser personne en arrière. [3].Cela présuppose que le cadre actuel de développement a laissé quelques personnes en arrière. Si c’est la situation et si l’agenda de développement d’après 2015 plaide pour un développement plus durable et inclusif, alors il faut s’occuper du modèle économique déséquilibré qui crée les débordements. Pourquoi donner des aides au Sud sans ajuster le commerce et les politiques économiques de base qui ont fait surgir le déséquilibre ? Des mesures appropriées doivent être prises pour redresser les inégalités dans l’esprit d’une vraie solidarité universelle. Certains analystes ont opiné qu’universel pouvait signifier que “chaque pays est impliqué et prend soin de lui-même’’. Cela, cependant, nie l’interdépendance et la solidarité tellement nécessaires.

 

Un autre élément important de l’agenda de développement d’après 2015 qui a besoin de clarté est la notion de partenariat global. Certains des pays les plus pauvres la comprennent comme une interaction d’état à état, tandis que les pays riches poussent à un partenariat avec de nombreuses parties prenantes qui inclura d’autres acteurs. [5][i]. En surface, ceci semble théoriquement plausible mais pratiquement inaccessible. Qui sont ces autres acteurs et quelles sont les implications pratiques durant la mise en œuvre de l’agenda ? Est-il possible que les secteurs des entreprises qui sont les principaux agents et bénéficiaires des modèles actuels inéquitables et non durables de développement se tourneraient contre eux ? Restez en contact avec nous alors qu’AEFJN traite ces questions et d’autres qui y sont relatives dans la prochaine édition des Echos.[1] 

 

Chika Onyejiuwa

Secrétaire Exécutif



[1]  Barbara Adams, Gretchen Luchsinge, “Post-2015 and FFD3: Debate Begins, Political lines emerge” (Après 2015 et FFD3: le débat commence, des lignes politiques émergent) http://www.socialwatch.org/node/16782

 



 

 

Go back