AEFJN et l'accès à des médicaments de qualité en Afrique
AEFJN attaque la question de la santé sous l’aspect de l'accès à des médicaments de qualité pour tous en Afrique.
Le droit à la santé pour tous
Le droit à la vie et à l'accès aux soins de santé est une priorité pour tous les êtres humains. Il y a deux aspects relatifs à l'accès des médicaments de bonne qualité qui empêchent que le droit universel à la santé devienne une réalité. Les droits de propriété intellectuelle et les brevets qui rendent l'accès aux médicaments difficile et coûteux, et l'absence d'un contrôle efficace sur l'exportation par l’Europe de médicaments qui vont au pays en développement.
L'accès aux médicaments est l'un des composants fondamentales du droit à la santé. L'accessibilité renvoie qu fait que les politiques de santé devraient favoriser la disponibilité des médicaments à des prix abordables pour tous ceux qui en ont besoin.
Environ un tiers de la population mondiale n’a pas accès aux médicaments de base. Cette proportion s'élève au-dessus de la moitié dans les régions les plus touchées d'Afrique et d'Asie.
Dans les dernières années il ya eu une prise de conscience croissante du lien entre médicaments, santé et croissance économique, mais cela ne s'est pas traduit dans les politiques internationales ni commerciales.
Impact du manque d'accès aux médicaments en Afrique
En Afrique, 270 millions de personnes n'ont pas accès aux médicaments essentiels de qualité. Cela contribue à des souffrances indicibles et produit des millions de morts. Le paludisme, le SIDA/VIH, la tuberculose et d’autres maladies infectieuses causent la mort et ont de graves conséquences sociales et économiques. Aujourd'hui, a des médicaments capables de guérir de nombreuses maladies ou d'améliorer la vie de ceux qui en souffrent existent. Le problème est que les prix des médicaments est inabordable pour la plupart des Africains.
La qualité des médicaments
L’existence des médicaments de mauvaise qualité, des faux médicaments, des doses insuffisantes, des prix élevés, et des ordonnances inappropriées affectent la santé de la population qui souvent reçoit trop peu pour les dépenses en médicaments. À côté de ces problèmes visibles, il y en d'autres invisibles tels que les brevets, qui élèvent le prix des médicaments ce qui résulte en gros bénéfices pour les sociétés pharmaceutiques qui les produisent. D’un autre côté l'absence de contrôles de qualité sur les médicaments exportés en Afrique entraîne une baisse qualité des médicaments, ainsi que la soif de profits illégaux de la part de ceux qui produisent et commercialisent des faux médicaments (contrefaits ou de basse qualité) qui peuvent être nocifs.
Les médicaments génériques et les médicaments de marque
Dans la mondialisation, le « savoir » est considérée un grand atout. Les entreprises et les individus qui possèdent un certain savoir technique, scientifique, intellectuel, etc., le protègent, et obligent à d'autres à payer pour l'utiliser. Les brevets font partie de la présente « protection du savoir». Le prix des médicaments brevetés est très élevé, car apparemment, nous payons pour la recherche faite sur le produit.
Pendant qu’un médicament breveté est très cher, le même médicament générique est beaucoup moins cher, parce qu'il n'a pas de brevet et il n'ya pas de frais de recherche. Les médicaments génériques contiennent les mêmes ingrédients actifs et ont les mêmes propriétés pharmaceutiques que le médicament breveté. Les génériques sont identiques en dose, en force, en sécurité et en efficacité que les médicaments brevetés. Leur effet est le même, mais leur prix est beaucoup plus faible.
Contrôle et qualité des médicaments
En Europe, quand une entreprise produit un médicament pour être exporté vers l'Afrique, le contrôle est minime. Le pays exportateur dit que le contrôle de qualité est la responsabilité du pays dispensateur des médicaments. Le problème est que les pays africains n'ont souvent pas la capacité, ni les moyens d’effectuer ce contrôle. En conséquence beaucoup des médicaments sont de qualité médiocre et ne répondent pas aux normes de qualité, mais ce sont des médicaments légaux.
Par contre les médicaments contrefaits sont fabriqués avec des intentions criminelles, en changeant délibérément et frauduleusement l'étiquetage, de sorte que les gens pensent que ce sont des médicaments légitimes. Ces faux médicaments constituent un réel danger pour la population, causant de nombreux décès et problèmes de santé. Les marchés, les postes des rues et les magasins africains sont pleins de ces faux médicaments avec l'apparence de bons médicaments. Des millions de personnes en Afrique consomment des produits ordinaires ou toxiques, en croyant qu'ils prennent un bon remède. Il y a un grand danger à acheter des médicaments vendus par du personnel non pharmaceutique dans la rue et les marchés.
Le travail d’AEFJN pour l'accès aux médicaments de qualité pour tous en Afrique
Les Accords commerciaux de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et de l'Union européenne (UE) protègent les brevets, même au détriment de la santé publique. AEFJN travaille pour permettre aux pays africains de protéger la santé publique et d'utiliser des médicaments génériques, même lorsque le médicament d'origine est toujours sous la protection des brevets.
Pour améliorer la qualité des médicaments en Afrique, AEFJN avec d'autres organisations, a mis en place la «Charte pour la qualité des médicaments », un code d'éthique pour les acheteurs de médicaments en gros, dans les pays d’Afrique. La Charte et la fiche technique qui l’accompagne offre des points de repère pour assurer qu'ils achètent des médicaments de qualité. La signature de la Charte implique un engagement à adopter ces critères de qualité pour l'achat des produits médicaux. Cela contribue à la mise en place d'une assurance qualité (AQ) pour les médicaments.
AEFJN travaille avec l'UE et les gouvernements nationaux vers un changement de la législation pour l’exportation des médicaments à fin de renforcer le contrôle de qualité, l'innocuité et l'efficacité des médicaments qui arrivent en l'Afrique.