Souverainté Alimentaire

Farmers seeds
La souveraineté alimentaire est le concept qui promeut le droit des peuples à une alimentation saine, dans le respect des cultures, produite à l’aide de méthodes durables et respectueuses de l’environnement, ainsi que leur droit à définir leurs propres systèmes alimentaires et agricoles. 

Défini en 1996 par Via Campesina, la Souveraineté Alimentaire est revendiquée par de nombreux mouvements d'agriculteurs (dits petits agriculteurs ou d'agriculture familiale), de pêcheurs artisanaux, d'éleveurs non industriels...

La terrel'eau, l'accès aux marchés et aux crédits sont les éléments de base nécessaires à l'agriculture, aussi bien pour le commerce que pour la nourriture. Il est donc essentiel d'avoir un bon accès à chacun de ces facteurs.

Les droits à l'alimentation et à la vie décente passent par la reconnaissance et la protection du  droit d'accès à la terre, et à l'eau, aux crédits appropriés, mais aussi par le partage des connaissances agricoles et par le transfert équitable de technologies adaptées. Il est également important de promouvoir l'égalité des sexes, car la
vulnérabilité à la faim est liée au statut des femmes puisque ce sont elles qui fournissent les denrées alimentaires aux ménages en Afrique.

Malheureusement, certaines politiques de l'Union Européenne et des accords UE-Afrique menacent l'accès à la terre, l'eau et les graines, et même les pratiques de l'agriculture bien adaptées au changement climatique, à l'environnement et à la culture des africains.

Les récentes crises alimentaires ont mis en évidence la négligence de volonté politique pour développer une agriculture compétente pour nourrir les gens aujourd'hui et demain.

Souveraineté alimentaire et droit à l'alimentation

Les membres de AEFJN travaillent sur le concept et les implications de la souveraineté alimentaire en Afrique à partir de leur point de vue chrétien et de leur expérience africaine. Ils promeuvent une justice économique entre l'Union Européenne et l'Afrique qui permet d'assurer un avenir meilleur aux populations africaines.


Pourquoi défendre la Souveraineté alimentaire en Afrique ?

La moitié de la population active du monde travaille dans le secteur agricole. Dans les 49 Pays les Moins Avancés (PMA), parmi lesquels 34 pays sont en Afrique, au moins 60% de la population est employée dans l’agriculture.


C’est donc en millions que se chiffre le nombre de personnes tributaires de la conduite des politiques agricole et alimentaire et des traités commerciaux internationaux, leur bien-être et leur survie dépendant directement de la production et du commerce agricoles de leur pays.


Par conséquent, la politique agricole et alimentaire des Etats du continent africain revêt une importance majeure, de même que les politiques développées par d’autres pays et ayant effet en Afrique ou sur le marché mondial.

 

Défendre les agriculteurs d’Afrique contre qui, contre quoi ?


a. Chez eux:

En Afrique, les agriculteurs bénéficient peu ou pas de soutien public et d’encadrement. Rares sont les politiques nationales à long terme qui apportent un support adapté à la production du pays en donnant aux agriculteurs : une infrastructure qui favorise les échanges et la circulation, un soutien technique et de recherches agricoles propre au pays, un accès à l’information, aux évaluations des lignes de production, ou encore aux technologies qui conviennent à leur réalité et à leurs objectifs. De même, les producteurs agricoles du pays ne profitent pas de protection et de soutien économique de leur niveau de vie.


Généralement, les lignes directrices politiques sont données par les instances internationales (Fond Monétaire International, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’Agriculture) et les soutiens au niveau local sont, grosso modo, assurés par les ONG ou aides de Coopération et Développement.

 

b. A l’échelle du monde:

Ensuite, les agriculteurs africains sont soumis au marché mondial et à l’évolution de l’agriculture des pays industrialisés. Cette dernière évolue vers une agriculture type « unité industrielle de production  à grande échelle».

Or l’agriculture en Afrique n’est pas suffisamment soutenue, protégée ou développée pour concurrencer les productions venues d’ailleurs, et ceci est d’autant plus vrai lorsque les productions venues d’ailleurs sont subsidiées et font l’objet de dumping. A cela s’ajoute le débat autour du rôle de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) qui interdit au pays de taxer les importations (ex : le cas du lait au Kenya) et des subterfuges des pays occidentaux pour subsidier leur production tout en « respectant » les règles de l’OMC.

Par conséquent, la production alimentaire de base et la production agricole pour le commerce se heurtent à la concurrence disproportionnée de la production agricole-industrielle à grande échelle, tant sur son territoire que sur le marché mondial.

AEFJN soutient la demande des agriculteurs et gouvernements africains pour protéger et réguler leurs marchés agricoles afin qu’ils reçoivent un juste prix pour leurs produits et aient un niveau de vie digne.